Par Yves Chartrand
Québec Solidaire comme bien des mouvements ou partis politiques de la gauche québécoise par le passé est de nouveau confronté au moment de la préparation du congrès de novembre prochain à des choix parfois déchirants sur la question nationale québécoise.
Un point de départ différent
Le point de départ de tous les membres et militant(e)s n’est pas le même. Certain(e) ont toujours été des indépendantistes depuis toujours même si comme moi ils ont passé par une période ‘’ d’égarement ml ‘’ dans la période du référendum de1980. Pour moi il n’y a pas plus de priorisation personnelle dans mon engagement indépendantiste et de gauche. L’indépendance du Québec et la justice sociale sont deux valeurs auxquelles je crois profondément et je me suis joint à Québec Solidaire où je peux retrouver ces deux valeurs, le Parti Québécois n’ayant jamais été indépendantiste, ce que j’ai réalisé il n’y a pas si longtemps, et il n’est plus incliné à gauche depuis plusieurs années déjà. Pour moi la cause de l’indépendance du Québec n’est ni de gauche ni de droite puisqu’il s’agit d’une lutte de libération nationale menant à l’indépendance politique comme l’ont vécu plusieurs peuples dans les dernières décennies. Plusieurs d’entre nous ont soutenu à l’époque la lutte des peuples palestinien, cubain, irlandais et autres dans leur lutte pour défendre ou atteindre l’indépendance politique. Puisque Québec Solidaire est un parti de gauche il aura dans une future coalition de tous les indépendantistes québécois en vue d’une future échéance électorale ou référendaire à défendre son option pour que le projet de pays soit basé sur une plus grande justice sociale.
Pour d’autres camarades et amis qui ne se définissent pas comme indépendantistes l’indépendance est un outil pour en arriver à plus de justice sociale et non une fin en soi. Certains envisagent même que cela puisse se réaliser à l’intérieur dans le cadre du fédéralisme canadien actuel. Ils vivent sans doute une solidarité avec tous les travailleurs et couches populaires du Canada qui les anime en premier lieu.
Que l’on soit d’une tendance ou l’autre cela se répercutera sur nos prises de position respectives sur d’autres questions comme la langue française au Québec ou l’identité québécoise et le pluralisme québécois. Un indépendantiste de gauche montera rapidement aux barricades pour défendre la langue française à Montréal et souhaitera un plus fort désir d’intégration de la part de certains immigrants ou de certaines communautés ethniques et un état québécois laic plus affirmé, alors qu’un militant de gauche avant tout mettra avant tout l’accent sur la défense des droits de ces derniers et leur intégration, et la responsabilité de la société d’accueil à cet effet tout en défendant une laicité qui va moins loin comme sur le port de signes distinctifs religieux chez les fonctionnaires de l’Etat.
Un point de rencontre possible
Québec Solidaire se définit déjà comme un partie souverainiste et veut maintenant à partir du Cahier de perspectives préparé par la commission politique se définir comme un parti indépendantiste. A moins de se retrouver dans le même dilemme que les souverainistes du Parti Québécois et les indépendantistes dits ‘’ purs et durs ‘’ qui ont pour la plupart déserté ses rangs, ou le dilemme entre fédéralistes, et souverainistes et indépendantistes, il nous faut faire un pas en avant et clarifier notre option.
Dans le but de préserver l’unité du parti et de respecter les différentes tendances, un compromis est peut-être possible à l’étape actuelle tout en sachant que nous aurons tôt ou tard à revenir sur la question dans le contexte de l’évolution des débats sur la question dans la société québécoise et au sein des partis politiques québécois au cours des prochaines années. Le compromis auquel je pense est celui de s’entendre pour le moment sur l’idée de départ que « La lutte du peuple québécois pour l’indépendance est avant tout une lutte de libération nationale politique, économique et sociale ». Ce point de départ sur lequel nous pourrions peut-être nous entendre pour le moment fait référence à une lutte globale campée à gauche tel que formulé depuis des décennies par la gauche indépendantiste québécoise et conséquente avec notre appui aux autres luttes d’indépendance ailleurs dans le monde. Il est également cohérent et conséquent avec le fait de s’être affirmé jusqu’ici comme un parti souverainiste et non souverainiste-associationniste. Cette prise de position serait également en correspondance avec les valeurs de notre parti.
Une discussion à poursuivre
Pour ce qui est de l’avenir nous aurons le temps de revenir de nouveau sur la question plus tard et les questions identitaire, linguistique et le pluralisme seront largement débattues dans l’ensemble de la société québécoise au cours des prochains mois et des prochaines années car l’ensemble des Québécois n’arrivent pas facilement à trancher eux non plus sur ces questions délicates comme plusieurs autres société démocratiques dans le monde, en plus d’avoir ici à trancher sur la question nationale.
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1 commentaire:
Je suis d'accord avec ce point de vue. Il pourrait avantageusement et très simplement remplacer les points 1.1 à 1.5 du Cahier de perspectives. Il suppose cependant que les amendements fédéralistes d'Arthur Sandborn et ceux souverainistes mous de François Saillant et de Stéphane Lessard soient rejetés.
Je souhaiterais que l'assemblée de mardi porte principalement sur
1. la stratégie : priorité au trio élections d'un gouvernement QS puis Assemblée constituante puis référendum OU BIEN priorité à une campagne politique pour des États généraux du mouvement populaire dans une perspective d'un grand mouvement de la rue contre la crise et pour une indépendance de gauche.
2. la question autochtone : PREMIÈREMENT, il faut dire sans aucune ambiguité, ce que ne fait pas le Cahier de perspectives malgré un sérieux effort en ce sens, que les nations autochtones et inuit du Québec ont le droit de se séparer du Québec. DEUXIÈMEMENT, il faut leur faire une offre de République fédérée du Québec balisée par des traités internationaux qui incluent une très importante compensation pour les torts historiques et une offre de division du territoire entre territoires exclusifs nationaux et, ce qui est essentiel, une gouvernance conjointe sur les territoires litigieux qui sont de loin les plus étendus.
Mes amendements vont dans ce sens. Malheureusement, je dois faire une conférence le même soir sur la crise économique et je ne serai pas en mesure de les présenter.
Marc Bonhomme
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